Dimanche à Ancenis…

Jeudi matin, pour la première fois de l’année nous prenions notre café avec mon ami Robin.

Bien entendu, nous parlions de l’attentat de Charlie Hebdo et nous nous posions la question d’aller samedi au rassemblement sur Nantes.

En nous rappelant les manifestations spontanées de la veille un peu partout en France, il nous est apparu comme une évidence qu’un regroupement local aurait tout son sens : la liberté d’expression et l’acception de la différence commence d’abord autour de soi.

De suite après notre café, j’ai partagé l’idée sur Facebook en invitant quelques amis anceniens à la réflexion. Gaël nous a fait part d’un rassemblement déjà prévu devant la mairie ce jeudi à midi.

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Emmanuelle, Gaël et Robin se sont retrouvés pour la minute de silence à la Mairie, puis Emmanuelle et Gaël, tous deux conseillers municipaux, ont été trouver le Maire afin d’évoquer l’idée d’un nouveau rassemblement le dimanche après-midi.

Dans les heures qui ont suivi, le communiqué suivant a été envoyé :

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J’espère que nous serons nombreuses et nombreux à ce rendez-vous.
J’espère que main dans la main, quelque soit notre couleur politique, nos croyances, nos parcours et nos origines nous saurons faire de ce moment un temps d’échange et de rencontre et pourquoi pas, soyons fous, le point de départ de projets à venir.

Ils ne sont pas morts pour rien.

En ce soir du 7 janvier 2015, envie impérieuse de ne pas taire les mots.

Beaucoup d’entre nous signent « Je suis Charlie ».

Je ne sais pas si je suis Charlie, c’est un magazine que je n’ai jamais lu en entier, juste feuilleté de temps à autre.

Mais pour un soir, oui, allons-y, soyons fous, soyons Charlie.

charlie

Aujourd’hui vers 11h30, 8 personnes sont mortes pour leurs idées. Mortes d’avoir écrit, dessiné et transmis des idées. Deux autres personnes sont mortes car leur devoir était de les protéger et 2 personnes sont mortes simplement parce qu’elles étaient présentes au mauvais moment, au mauvais endroit.

Aujourd’hui à partir de 18h, des dizaines (des centaines ?) de milliers de personnes se sont réunies en France, mais également un peu partout dans le monde pour dire « Nous n’avons pas peur, nous sommes tous des Charlie ».

Ces terroristes pensaient foutre le bordel, créer du chaos. C’est raté.
Nous avons été plus forts qu’eux.
Nous avons montré à quel point ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise.

Oui, nous avons mal, oui nous sommes tristes et pensons aux familles endeuillées.
Mais pouvions-nous imaginer plus bel hommage ?

Bien entendu, il y aura des tentatives de récupérations, oui, il faudra rester vigilant et comme l’écrit Cyril Dion« nous dresser chaque jour pour refuser les logiques qui ont conduit dans le passé, aujourd’hui et conduiront dans le futur à des drames similaires ».
Mais en attendant, savourons ce moment.

Demain, après-demain, nous reprendrons nos plumes et nos stylos.

Certes, Charb, Cabu, Tignous et Wolinski ne croqueront plus l’actualité, Bernard Maris ne sera plus là pour nous apporter un regard pointu et décalé sur l’économie, mais nous continuerons à croiser leurs dessins à propager leurs idées. L’irrévérence et l’esprit critique est une part intime de notre culture et de nouveaux talents viendront remplacer ces virtuoses du poil à gratter.

Nous ne sommes pas prêts d’oublier ce 7 janvier 2015. Prouvons par nos actes qu’ils ne sont pas morts pour rien.

 

Netflix, la création et l’agriculture bio…

Depuis quelques semaines le nom de Netflix tournait, tournait… et aujourd’hui, ça y est : impossible d’allumer sa radio, de regarder un écran sans tomber sur le nom de cet acteur qui va sans aucun doute modifier la donne en terme de diffusion audiovisuelle.

netflix

J’avoue, je n’ai pas encore fait le tour de la question, mais le peu que j’ai lu à propos de Netflix et des réactions que je lis/entends ne me disent rien de bon.

J’ai l’impression que cette entreprise ressemble à un Amazon dans sa démarche : offrir à l’utilisateur une prestation de très bonne qualité en dessous de son coût réel pour conquérir des marchés et assécher la concurrence.

Effectivement, en temps que client, c’est difficile de résister (et nous allons encore avoir droit au couplet « les consommateurs sont irresponsables ») mais aujourd’hui, qui fournit le contenu à Netflix ? Si les éditeurs de contenu regardaient un peu plus loin que le bout de leur nez, ils verraient qu’ils sont probablement en train de nourrir un géant qui pourrait bien fragiliser durablement un ecosystème fragile.

Internet est (était ?) une magnifique opportunité de redistribuer les cartes : de permettre la création de liens directs (ou presque) entre ceux qui sont à l’origine des contenus et ceux qui les recherchent.

Au lieu de cela, nous assistons depuis quelques années à une hyper-concentration, à des plateformes de diffusion/distribution qui analysent les vues et vous propose « le contenu qui vous plaira ». J’ai peur que tout cela nous même rapidement vers une grosse crise du financement de la création (déjà que ce n’est pas facile…).

Il faut du temps pour permettre à des petits acteurs de s’organiser, du temps, un peu d’argent et de grosses compétences en terme de coopération et de gestion de projet. Cela demanderait sans-doute un accompagnement important, mais que souhaitons-nous ? de grosses fermes type agriculture intensive ou bien une multiplication des agriculteurs bio ?

On fait le point dans 5 ans ?

 

Cure de mots

Edit : la note suivante est restée en brouillon quelques semaines… je la publie aujourd’hui suite à cet échange lancé par Sébastien Ravut.
Echange qui n’a fait que me rappeler l’importance que j’attache aux mots, à leur histoire, leur sens et surtout aux idées qu’ils peuvent transmettre.

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Je parlais dans ce précédent billet de ces idées du matin. Voici celle qui s’est imposée à moi ce 20 août vers 7h30 :

Et si dans la ligne de cette mode des cures en 21 jours, nous imaginions une cure de mots ?

Imaginons : 3 mots à explorer sur 3 jours, à renouveler 7 fois.

Soit, 21 mots en 21 jours.

Pourquoi mettre les mots par trois ? parce que c’est joli 😉
En plus, ça fait sérieux dans une méthode de marier les chiffres et les lettres, non ?

Voici mes trois premiers mots, les mots que je vais m’évertuer à explorer, apprivoiser, retourner pendant ces trois premiers jours :

  • Douceur
  • Apaisement
  • Compréhension

Comment ces mots sont arrivés ? presque tirés d’un chapeau, ils sont venus  à moi en même temps que l’idée de cette cure de mots. Il est vrai que si les mots étaient : cornichon, pneu et bruine ça donnerait tout de suite un sens différent à cet exercice que mon cerveau a sans doute imaginé suite à mes récentes lectures sur l’Oulipo et a un échange à propos de TOC de l’époque.

Une fois que nous avons ces mots, reste à voir ce que nous pouvons en faire…

 

 

 

Et si nous parlions du prix de nos paroles ?

Cet aprem, je déroule mon fil FB et je vois d’un côté Thierry Crouzet qui refuse un billet sponsorisé et de l’autre Ezzedine El Mestiri qui dit non à une chronique sur les « nouvelles tendance de la consommation »…

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L’un et l’autre ont développé au fil du temps une expertise, une notoriété, un savoir-faire dans le dit et l’écrit dont d’autres souhaitent profiter.

Pas toujours facile de chiffrer le prix de sa liberté, surtout lorsque dans le même temps ce qui nous passionne, nous fait vivre et vibrer, rapporte à peine, ou tout juste, ce qu’il faut en terme d’argent pour poursuivre l’aventure.

Il y a quelques semaines, un ami me demandait :

Et si Mc Do vous demandait de faire des livres pour eux ?

Ma réponse immédiate a été :

Nous dirions non !

Puis nous avons discuté du montant, et là, ma réponse est devenue :

En fait, je préfère ne pas me retrouver dans une situation où la question pourrait se poser.

Du coup, hop, je mets les bouchées doubles sur ces projets qui me nourrissent, me portent et m’aident à grandir !

 

 

 

 

 

 

 

Ces idées du matin…

Quoi de plus fugitif, de plus insaisissable qu’une idée matinale ?

Je parle de ces idées qui surgissent alors que nous sommes encore en demi-sommeil, à cette frontière entre rêve et réalité.

Bien souvent, je laisse ces idées passer sans trop les arrêter. D’autre fois, une envie de les explorer s’impose à moi. C’est le cas aujourd’hui.

Est-ce parce que j’ai envie d’utiliser mes nouveaux jouets (ce blog, mon compte framasphere ?) ou simplement parce que je reviens de 10 jours de pause, 10 jours loin de mes questionnements habituels ?

Quoi qu’il en soit, et quelque soit la pertinence de l’idée du moment, explorer les idées du matin reste un de mes vrais plaisirs : sont-elles le fruit d’une lente et consciencieuse maturation ? ou bien le résultat chimérique nos rêves agités de la nuit ?

Et vous ? que faites-vous de ces idées matinales ?

 

 

Le grand saut…

En janvier 2014, j’ai noté dans mes résolutions pour l’année : réduire ma dépendance aux GAFAM.

En 2013 déjà, nous avions, en tant qu’entreprise quitté le programme qu’Amazon propose aux éditeurs indépendants, et à titre personnel, je n’ai que 2 ou 3 fois commandé sur cette plateforme.

Ma dépendance personnelle est surtout liée aux trois autres, notamment au très efficace écosystème de Google : j’ai ouvert mon compte gmail en 2005…

Petit à petit j’ai confié ma vie numérique à cette société alors même que je connaissais les alternatives.

Le déclencheur de ce changement, c’est l’arrivée de mes jeunes ado dans le champ numérique : leur montrer qu’il existe mille et une manières d’exister sur la toile et que celle-ci ne se résume pas à Facebook, Twitter et Google (ou à toute autre solution miracle centralisée qui sous prétexte d’un service nous invite à perdre la main sur nos propres données pour mieux nous profiler).

Juillet 2014 : le grand saut, je viens de profiter d’une semaine calme pour mettre en place les premières briques de mon nouvel écosystème numérique.