Problème arithmétique ou politique ?

Nous avons en France environ 28 000 000 d’hectares de surface agricole utile (SAU).
La population française est d’environ 67 000 000.
Avec 5 hectares, un maraicher tel que le GAEC des 4 chemins à Pannecé (44) fourni des légumes variés sur un rythme hebdomadaire à quelques 300 personnes.
Ce ratio demande donc environ 1 200 000 hectares pour fournir en légumes bio la totalité de la population française, soit moins de 5 % de la SAU.
Aujourd’hui près de 6 % de la SAU est en bio.
Pourrions-nous imaginer avoir  5 % de la SAU sur du maraichage local ?

Ramené à une petite ville de 9 000 habitants, cela signifierait 150 hectares pour une trentaine de fermes maraichères, soit environ 90 emplois.

Sans parler d’engager dès demain une révolution à l’échelle de l’ensemble du territoire, est-ce que des communes pourraient s’engager dès aujourd’hui sur une voie telle que celle-ci, juste histoire de montrer qu’il est possible de manger sainement, pour un prix raisonnable et en maintenant de l’emploi local ?

Qui peut me dire si le problème est dans mon calcul, dans un manque de volonté politique ou ailleurs ?

Pablo Servigne : « Dans la nature, l’entraide est partout. »

« Nous avons tous une part de survivaliste et de transitionneur en nous. Tout est question de curseur à la fois individuel et social. Si l’on met trop le curseur vers la compétition, la peur, la violence, on crée une société violente par prophétie autoréalisatrice, par anticipation. Notre vision du monde fabrique le monde qui vient.. »

Source : Pablo Servigne :  » Dans la nature, l’entraide est partout. »

Votre attention est rare, et chère

Moment d'attente sur un smartphone dans un aéroport

« Matthew Crawford propose une solution très séduisante : il faut considérer l’attention comme un bien commun. Au même titre que d’autres ressources menacées de rareté ou de dégradation – l’eau ou l’air par exemple -, il faudrait imaginer une gestion de l’attention qui ne soit pas ni publique, ni privée »

Source : France Culture : votre attention est rare, et chère

Jean-Claude Carrière | sur Slate.fr

« Les religions ne nous disent évidemment rien sur les Dieux qui n’existent pas. Mais elles nous disent beaucoup sur nous-mêmes, sur ce que nous avons cherché à mettre dans d’autres personnages que ceux que nous sommes, sur d’autres entités, sur d’autres dimensions, dans d’autres fééries. »

Source : «On pensait que la science nous avait débarrassé de la croyance. Elle nous revient armée et assassine» | Slate.fr

S’adapter : chance ou danger ?

Plus je regarde le monde, plus je me plonge dans l’Histoire et dans ma propre histoire, plus j’en arrive à l’idée que la capacité d’adaptation que nous avons en tant qu’êtres humains est à la fois notre force et notre faiblesse. Le point 0 autour duquel se forge notre équilibre.

Notre force, car c’est cette capacité d’adaptation qui nous a permis d’occuper le monde, des régions les plus froides aux déserts les plus chauds.

Notre faiblesse, car c’est sur cette capacité d’adaptation que s’appuie tout système d’aliénation, tous les systèmes de dépendance desquels nous avons tant de mal à nous extraire.

  • Trop adaptés, nous avons du mal à dire non, à remettre en question ce qui nous entoure.
  • Pas assez adaptés, nous avons du mal à vivre dans notre environnement, à créer du lien.

L’équilibre n’est pas toujours aisé à trouver.

Depuis quelques décennies (prenons depuis le début du XXe siècle), les mutations de notre société se sont succédées à des rythmes de plus en plus rapides. Nous arrivons à un point où l’humain s’adapte de plus en plus rapidement, à un point où cette capacité d’adaptation de l’humain est plus rapide que celle des écosystèmes qui l’entourent. Rupture d’équilibre.

Ce 13 novembre, plus de 15000 scientifiques ont tiré pour la 2e fois en 25 ans la sonnette d’alarme. L’urgence est aujourd’hui de ralentir cette accélération et de réellement prendre le temps de nous poser.

J’ai l’intime conviction que ce qui peut sauver l’humanité de l’impasse dans laquelle elle s’enferme aujourd’hui passera par cette incroyable capacité, et non par une quelconque technologie qui permettra de restaurer de façon miraculeuse ces écosystèmes que nous avons détruits en moins d’un siècle.

Ne me demandez pas de justifier ce que j’écris là : ce n’est à ce jour que pure intuition.

Par contre, je suis preneur de toute lecture, conférence, documentaire ou film sur le sujet !

Photo d’illustration :Teza Harinaivo Ramiandrisoa – Camelon Colors CC2 BY SA