Alors, tu la sens ma grosse fin d’année ?

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Nous arrivons dans la période de l’année qui provoque en moi le plus de dissonances.
Les jours sont de plus en plus courts, je ressens le besoin de ralentir.
A côté de ça, nous approchons de la folie de la fin de l’année avec son cortège d’injonctions commerciales, de festivités planifiées et une effervescence qui transpire du moindre email reçu.

Sur le plan personnel, cela fait déjà pas mal de temps que je me détache de tout cela, mais sur les plans familiaux, sociaux et professionnels, cela reste difficile.

Professionnellement, la fin d’année est un moment important pour notre maison d’édition : les mois de novembre et décembre sont des mois doubles, voire triples et contribuent à l’équilibre annuel de l’entreprise.
Compliqué d’échapper à cela, de ne pas céder à la tentation : de proposer des offres « spéciales fin d’année », d’intensifier la communication et surfer sur la fièvre ambiante. D’autant que nous avons un beau projet et des livres riches de sens non ?

Familialement, même si les enfants grandissent, chacun prépare plus ou moins sa petite liste, émet ses vœux, commence à penser aux fêtes à venir et les choses s’organisent pour ces quelques jours de retrouvailles et d’agapes.

Autour de nous, c’est toute la société qui semble au diapason. Oh… il y a bien quelques petites voix qui retentissent ici et là, mais combien sommes-nous à oser le dire pour combien qui se taisent ?

Oui, je pourrais me mettre en retrait, déployer la carapace, hiberner et ne revenir qu’à la mi-janvier lorsque, repus de frangipane, nous reprendrons collectivement une vie à peu près normale. Mais j’aime trop la compagnie de mes frères et sœurs humaines pour disparaître ainsi presque 2 mois.

J’aime les fêtes, j’aime partager… mais j’ai du mal avec le côté « c’est maintenant, et pour tout le monde« .

Quelles alternatives joyeuses et constructives pourrais-je déployer pour me sentir en phase avec mes aspirations, tout en ne me coupant pas du monde autour de moi ?

Si toi aussi, tu ressens cela et cherches de nouvelles pistes, alors n’hésite pas à me partager tes idées. Je fais le pari que je ne suis pas un extraterrestre et que les questionnements que je peux avoir sont plus largement partagés que je le crois.

 

Le jour où j’ai pris la parole lors d’une marche pour le climat…

Ce 8 décembre je me suis retrouvé embarqué dans une belle aventure.

Je n’avais pas vraiment prévu prendre la parole publiquement lorsque sur la place des Halles d’Ancenis plus de 200 personnes posaient pour la photo.

Et puis me rappelant les paroles de Cyril Dion le matin même sur France-Inter, je me suis lancé, avec le cœur.

Je serai bien incapable de faire le verbatim, mais voici en substance ce que j’ai souhaité partager :

Je suis actuellement pris entre deux émotions. La peine et la joie.

La peine car ces derniers jours nous montrent que certaines personnes ne pensent plus avoir d’autre choix que le recours à la violence pour se faire entendre.
Qu’est donc devenue notre société si le dialogue – le véritable dialogue – pas le « je vous entends mais ça ne changera rien », n’existe plus ?
La peine car nous continuons à polluer tant et plus, à détruire notre environnement.

La joie car lorsque nous avons lancé cette idée de rassemblement sur Ancenis nous ne nous attendions pas à avoir autant de monde ce matin.
La joie car, ici sur Ancenis et dans plusieurs dizaine de villes en France des gilets jaunes se joignent à la marche pour le climat.
La joie car nous avons conscience qu’injustices sociales et injustices environnementales peuvent se résoudre ensemble.

Tout cela, demande de revoir en profondeur le système de société dans lequel nous sommes englués.

Le système de société dans lequel nous vivons arrive à bout de course : la croissance infinie est une illusion qui ne prend plus. Pire : ce système crée des inégalités et détruit la planète.

Nous avons besoin de temps, d’échange.
Nous avons besoin d’apprendre à mieux nous connaître, à imaginer ensemble notre futur.

Nous avons la chance d’être sur un territoire suffisamment riche et divers pour nous permettre d’expérimenter et d’encourager les innovations sociales et écologiques.

Au niveau local j’aimerai que nous disposions d’un grand lieu où en permanence pourrait se retrouver citoyennes et citoyens pour échanger et expérimenter.

De nombreuses initiatives existent déjà : prenons le temps de les étudier.

C’est ensemble et unis que nous aurons une chance de changer la direction prise depuis trop longtemps.

 

Plus d’infos sur la Marche Climat à Ancenis ce 8 décembre :
le billet sur le site de Campanulel’article de Ouest-France

Prime à la conversion ou soutien au secteur automobile ?

Cette aide remporte un vif succès, nettement plus que les prévisions attendues. Mais quelles seront les répercutions à terme ?

Naïf que j’étais, je me disais que derrière le mot conversion il fallait comprendre : « conversion vers une société plus sobre en énergie et plus respectueuse de l’environnement« .

Et bien non, derrière le mot conversion il faut comprendre : « conversion de votre véhicule thermique vers un autre véhicule thermique, électrique ou hybride« .

Aucune incitation à limiter le nombre de véhicules en circulation, passer de la voiture au vélo ou à tout autre mode de déplacement doux.

Bref, l’objet est clairement une subvention au secteur automobile et non une décision politique forte pour aider notre société à réduire son empreinte environnementale.

Prenons l’exemple d’un foyer non-imposable disposant d’un véhicule diesel de 2006.

Avec un crédit pour acheter une petite voiture essence ou électrique (compter entre 7000 € et 15000 €) il peut alors mettre le diesel à la casse et demander une aide de 2000 € (car oui, il doit d’abord dépenser l’argent qu’il n’a pas pour ensuite demander une aide).

Aujourd’hui, nombreux sont les véhicules qui ne servent pas tous les jours (des plate-formes de mutualisation existent pour aider en ce sens). Par ailleurs, il reste toujours possible de louer occasionnellement auprès d’un professionnel ou de s’équiper de bons vélos.

Ces options (et bien d’autres) globalement intéressantes pour la société ne sont absolument pas prise en compte dans l’aide à la conversion.

Donc, je répète ma question : prime à la conversion ou aide au secteur automobile ?

 

 

 

 

Avant nous avions la danse de la pluie…

Avant nous avions la danse de la pluie, aujourd’hui nous avons les marches pour le climat.

Lors de ces danses, c’est avec espoir que nous nous adressions aux esprits du vent et de la nature.

Lors de nos marches, c’est avec détermination que nous nous adressons aux élus et aux dirigeants des multinationales.

Très sincèrement, je ne sais pas ce qui est le plus efficace.

Par contre, rien ne m’empêchera de mettre mon cœur dans ce que j’estime beau et juste.

En attendant, je ré-écoute Nino Ferrer

Point de vue d’un historien des sciences et des techniques

« …il n’y jamais vraiment eu de « transition énergétique » mais surtout des « additions énergétiques ». On ne passe pas du bois au charbon, puis du charbon au pétrole, puis du pétrole à autre chose : on n’a fait qu’additionner ces sources d’énergies les unes aux autres. Le pic du charbon n’a pas eu lieu au XIXe, ni même au XXe, espérons qu’il aura lieu bientôt au XXIe siècle… Quand on parle un peu trop légèrement de « transition énergétique », il faut bien voir qu’il s’agit d’une transformation sans précédent. »

Source : BALLAST | Jean-Baptiste Fressoz : « Désintellectualiser la critique est fondamental pour avancer »

Voir Venise et construire

Toutes les personnes auxquelles j’en parlaient étaient unanimes : Venise est magique, si l’on dépasse les lieux hyper-touristiques et les boutiques qui vont avec, cette ville dégage une ambiance toute particulière à laquelle il est difficile de rester insensible.

Par contre, personne ne m’avait dit à quel point Venise pouvait être un modèle d’inspiration pour l’avenir de nos communes.

S’inspirer de Venise pour repenser la ville du XXIe siècle

Avec ces 8 km² (50 % des communes françaises font entre 5 et 15 km²) et ces 55.000 habitants, le cœur de Venise propose un modèle d’organisation assez unique.

Les rues sont totalement piétonnes et les transports motorisés sur les canaux essentiellement consacrés aux transports en communs, transports de marchandises et véhicules professionnels.

Les magasins sont livrés à quai ou par chariot. Les déchets sont collectés chez l’habitant ou déposés sur un quai chaque matin.

Les ponts avec des marches (plus de 400 ponts) rendent le vélo impraticable et très compliqué le déplacement des personnes à mobilité réduite (nous n’avons croisé qu’un seul fauteuil roulant sur les 4 jours).

Ce point noir mis à part, je trouve l’organisation de la ville autour de la contrainte liée aux canaux très pertinente. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’architecte et urbaniste danois Jan Gehl fait de Venise sa ville idéale.

L’échelle « à pied » donne une place centrale à l’humain et à notre rythme.

À Venise, il n’y a pas seulement des canaux, mais aussi des places… et des jardins urbains !

 

 

 

De la nécessité de se poser…

J’aime aborder le matin avec l’idée d’œuvrer à un monde meilleur.
Quelquefois, le corps et l’esprit fatigué, le lever se fait plus difficile,
Le besoin de me poser prend alors le dessus sur l’action.
Par la fenêtre le chant des oiseaux me rappelle que nous sommes des millions
et que les graines germent en silence sous les pas de la foule pressée.

Changing Place, Changing Time, Changing Thoughts, Changing FutureMaurizio Nannucci
Pomona  – Marino Marini
Collection Peggy Guggenheim – Venise

 

Internet nous rend-il cons ?

Il semblerait que la réponse soit : oui. Et ça fait flipper ! Heureusement… on commence à prendre conscience du problème, et quelques solutions émergent…

Source : LADN

Note perso : Cet article de l’ADN parle notamment de la guerre de l’attention et du lien entre mémoire et sollicitation permanente.
Ceci étant, après bientôt 49 ans sur cette petite terre, j’en viens à la conclusion qu’à haute dose, TOUT rend con. Vive la diversité !