Il parait que l’enfer serait pavé de bonnes intentions…

Une discussion avec Brigitte, la reine des elfes sur Diaspora* me donne envie de publier ce billet autour la citation « L’enfer est pavé de bonnes intentions ».

Serait-ce là une invitation à rester les bras croisés et à ne pas oser entreprendre quelque chose de constructif ?

En ce qui me concerne, j’aime bien compléter cette citation de la sorte : « L’enfer est pavé de bonnes intentions qui n’ont pas été traduites en actions. » Elle devient alors une invitation à ne pas rester uniquement dans l’idée, dans l’intention et à passer au faire, à l’action.

Je trouve le couple “intention / action” toujours très intéressant à analyser, notamment pour essayer comprendre mon propre fonctionnement :

  • une intention sans action à suivre ne porte guère à conséquences, sauf si cette intention a été énoncée et qu’elle suscite une attente ;
  • une intention malveillante couplée à une action constructive est perverse ;
  • une intention bienveillante couplée à une action destructrice peut être utile sur le court terme en cas d’urgence ;
  • une intention malveillante couplée à une action destructrice est cohérente et dangereuse pour la cible ;
  • une intention bienveillante couplée à une action constructive est belle et mérite toute notre attention.

Et toi, comment comprends-tu cette citation ?

Quelques pistes pour sortir de la dépendance aux GAFAM…

Lorsqu’en juillet 2014 je commençais à sortir de la nébuleuse des GAFAM, je ne pensais pas que cela me demanderait autant de temps et d’énergie.

Pas loin de 4 ans plus tard, voici où j’en suis. Vous trouverez à suivre les liens vers les outils ou les explications complémentaires qui m’ont aidé.

Sans doute existe-t-il un lien entre éditer des livres où le lecteur est invité à se poser des questions, à regarder les choses sous un autre angle, et cette démarche…

Petit préambule

Je ne suis pas un développeur, ni un geek de haut vol. Juste un utilisateur curieux.
J’aime l’innovation et j’ai été un grand fan des projets menés par Bill Gates, Steve Jobs, Larry Page et Sergueï Brin mais j’ai toujours eu du mal avec les positions hégémoniques. A titre personnel, j’aime repérer les moments où je m’enferme dans un circuit d’habitudes pour le casser et remettre de la conscience dans mes actes. L’habitude nous joue des tours écrivait le regretté Jean-Pierre Kernoa.

Rechercher des solutions pour sortir des GAFAM est donc en ce qui me concerne une démarche plutôt naturelle et que je réussis à transformer en jeu sans trop d’effort.

Si je peux avoir un côté aventurier, je ne suis pas pour autant prêt à couper tous les ponts : les solutions que j’ai retenues jusqu’à présent me permettent de continuer à échanger avec des personnes 100% GAFAM.

Réseaux sociaux

J’ai opté pour Mastodon et Diaspora* avec les instances proposées par Framasoft (Framapiaf et Framasphere).
Petite explication : il existe une multitude de réseaux sociaux mais une grande partie d’entre eux sont privés et ce qui est fait de nos données, de nos échanges n’est pas toujours très clair. Mastodon et D* ont en commun d’être des réseaux sociaux décentralisés (toute personne physique ou morale peut installer une instance sur un serveur) et dont le code source est libre.
D* permet par ailleurs de publier automatiquement, et quand on le souhaite, vers des réseaux tels que Facebook et Twitter (ainsi, vous pouvez continuer à me lire sur ces réseaux).
Pour me suivre : sur Diaspora* – sur Mastodon

Email

Sortir de Gmail a presque été le plus simple. J’ai opté pour un hébergement de mes données chez OVH (mais j’aurais pu choisir un autre hébergeur dont les serveurs sont situés en France). Ensuite, j’accède à mes emails depuis Thunderbird ou le lecteur d’emails de mon téléphone Android. Lorsque je dois absolument accéder à mes courriers alors que je n’ai ni l’un de mes ordinateurs ni mon téléphone, j’utilise l’interface Roundcube.
L’inconvénient majeur : la recherche dans Gmail est tellement puissante que je ne classais plus rien. Avec Thunderbird ou Roundcube, la recherche est souvent plus lente et les résultats quelque fois moins pertinents.

Agenda et carnet d’adresses

S’il y a bien une chose pratique dans les univers de Microsoft, Apple et Google c’est la synchronisation des informations liées à notre carnet d’adresses et à notre agenda.
J’aurais pu opter pour les solutions proposées par Owncloud (Framasoft propose Framadrive qui intègre ces services). Mais comme j’aime bien ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier j’ai préféré Baikalvoir ce tuto.
Baïkal me permet d’héberger l’ensemble de mes contacts et de mes agendas.
Sur les ordinateurs j’y accède depuis Thunderbird (auquel j’ai ajouté Lightning pour l’agenda et Cardbook pour le carnet d’adresse). Sur le téléphone j’utilise DAVdroid, mais je vais revenir sur le sujet.

Téléphone portable

Mon ordi de bureau étant un Mac j’avais opté il y a quelques années pour un iPhone mais je regardais avec intérêt et envie celles et ceux qui me parlaient de leur Fairphone, un téléphone conçu pour durer. En avril 2017, un ami m’a parlé de Commown, un projet de coopérative proposant de mutualiser les achats et la maintenance de matériel électronique en les louant aux coopérateurs. J’ai donc opté pour un Fairphone2 en location chez Commown.

Passer d’iOS à Android n’a pas été compliqué. Par contre, alors même que j’étais en train de me débarrasser de Google, je me retrouvais pisté dans mes déplacements et l’utilisation de mes applis !

Heureusement, Fairphone propose l’installation d’une version d’Android sans la couche Google : Fairphone Open (comme vous pouvez le lire ici, j’ai un peu hésité avec LineageOS).

Opter pour Android sans Google, c’est découvrir qu’il y a d’autres moyens que GooglePlay pour installer une application, merci F-Droid ! et si vraiment, il y a des apps propriétaires qui vous font défaut, Yalp est une bonne roue de secours.

Sans Google, ce sont aussi les services de localisations qui peuvent manquer. Actuellement, sur les bons conseils d’Eudes Thouand, j’utilise OSMand qui me convient parfaitement.

Pour synchroniser mes contacts et mes calendriers, j’utilise DAVdroid : cet outil permet de se connecter à des agendas distants au format iCal et des carnets d’adresses au format vCard. Le plus compliqué a été de trouver la solution pour accéder à des calendriers Google (oui, j’ai des ami.e.s qui utilisent Google Calendar, et ces personnes restent mes ami.e.s !), Il m’a fallu pour cela créer un mot de passe d’application chez Google puis suivre la méthode proposée ici.

Messagerie instantanée

Avec mon vieil iPhone, les applications telles que Facebook Mesenger ou WhatsApp ne pouvaient pas s’installer, j’avais donc un excellent alibi pour ne pas les utiliser. Le problème de ces messageries – outre le fait d’appartenir à Facebook – est de ne pas pouvoir joindre une personne qui ne les utilise pas. Encore une fois, utilisateur se retrouve enfermé dans un standard privé, pour le bénéfice du fournisseur de service, alors qu’il existe de nombreux standards ouverts et interopérables.

Et là, je croise le projet Delta Chat : une messagerie qui utilise les serveurs d’emails pour faire circuler l’information. En clair : toute personne qui dispose d’une adresse email peut être jointe et il n’existe aucun serveur qui centralise l’ensemble des échanges.

L’application n’est pas à ce jour disponible sur iOS mais j’invite toutes celles et ceux qui disposent d’un téléphone Android à l’installer.

Groupes de discussion

Il est assez tentant d’utiliser les groupes Facebook pour échanger entre passionnés ou adhérents d’une association.
Lors de la campagne Dégooglisons Internet, l’équipe de Framasoft m’a permis de faire la connaissance de Mattermost à travers leur instance Framateam. L’outil est simple de prise en main et s’utilise aussi bien sur ordinateur, tablette ou smartphone.

Ce qu’il me reste à faire…

Le projet avance mais ma déGAFAMisation n’est pas terminée pour autant, notamment sur le plan professionnel.

Chez Pourpenser, toutes nos maquettes sont pour l’instant réalisées sur Mac avec la suite Adode alors que nous pourrions tout à fait utiliser des ordinateurs sous Linux et soutenir des initiatives telles que GIMP, Inkscape et Scribus. Mais pas facile de changer après plus de 15 ans d’habitudes bien ancrées. Par ailleurs, nous recevons régulièrement des fichiers Indesign ou Photoshop de la part de nos auteur·e·s. Comment les intégrer si nous n’utilisons plus ces logiciels ?

Côté gestion le projet est en cours : nous sommes en train d’étudier la mise en place d’une infrastructure basée sur Odoo, (connu jusqu’en 2014 sous le nom d’Open ERP).

Sur un plan familial, j’ai la chance d’avoir des ados qui ne prennent pas tout cru ce qui leur tombe dans le bec. Même s’ils se moquent gentiment de mes geekeries, je vois à travers les questions posées que la graine est semée. Et puis, mine de rien, l’un des logiciels préférés du fiston de 15 ans est Blender, la référence du libre en modélisation 3D.

 

Touchants morceaux d’humanité

Je viens de passer 2 heures à l’hôpital, dans une salle d’attente d’examens pour la mémoire.

Une expérience très intéressante et qui m’a permis d’observer combien la relation enfant / parent pouvait à la fois évoluer et rester dans un cadre très codifié.

Bien entendu, ce n’est pas sur les 4 exemples que j’ai croisé que je me permettrais de tirer des généralités, mais à chaque fois j’ai perçu de la détresse, de la maladresse et de l’amour.

Existe-t-il d’autres espèces que l’humaine qui cultivent ainsi le lien entre parents et enfants tout au long de l’existence ?

Par ailleurs, lorsque je vois des parents renier leurs enfants ou des enfants qui ne souhaitent plus entendre parler de leurs parents, je me demande si ce lien n’est pas plus d’ordre culturel que biologique. En tout cas, c’est un lien qui se cultive et s’entretient.

Là, entre ces parents qui viennent consulter un neurologue car ils perdent des morceaux de leur vie et ces enfants qui ne cachent plus leur impatience face à ce parent qui s’oublie c’est une nouvelle aventure qui commence.

Dans la salle d’attente une dame de 86 ans me dit : « Je me demande ce que je suis venu faire sur Terre ». Une autre femme confie : « Elle me pousse à bout ! » en parlant de sa mère assise à côté d’elle.

Touchants morceaux d’humanité…

 

 

 

Une vie à 360° ?

La frontière entre vie pro / vie perso / vie asso me semble de plus en plus compliquée à marquer et pas seulement pour quelques hurluberlus de mon espèce. Mon dernier séjour sur Paris a été l’occasion de me confronter à plusieurs situations qui ne font que renforcer cette intuition.

Il y a quelques jours, j’ai passé 48h sur Paris pour accompagner mon fils qui débutait un stage chez Manzalab Group. J’avais prévu de prendre ces 48h sur mes congés donc, 0 rencontre pro planifiée. Mais la vie est souvent taquine…

La veille de partir, je reçois un mot de Flora Clodic, une copine FB que je n’ai jamais rencontrée « en vrai de vrai » et qui a un projet de livre. Ok… ça frise la sphère pro, mais ce n’est pas un livre pour les enfants, il me suffira d’en rester aux « conseils entre amis ».

Le lundi, nous nous rendons avec le grand fiston de 15 ans sur les lieux du stage. Je l’avoue, ce stage, il l’a eu via mon carnet d’adresse : j’ai connu Antoine, le fondateur de l’agence Longue Vue (désormais filiale de Manzalab Group), il y a plus de 20 ans. A l’époque, nous avions pour client commun une filiale de Philips dédiée au Compact Disc Interactif (la préhistoire de la vidéo interactive). Ceci étant, cela fait environ 18 ans que je n’avais pas revu Antoine et s’il a accepté de prendre Noé en stage, c’est bien en souvenir du lien humain que nous avons tissé et non dans le cadre de nos échanges professionnels. Nous avons d’ailleurs eu plaisir à déjeuner ensemble et à parler autant boulot que vie privée. Alors… déjeuner pro ou privé ?

Après ce déjeuner, je retrouvais Sébastien Ravut. Avec Sébastien, cela fait plus d’une dizaine d’années que nous nous croisons : à l’époque, il venait de créer LMC (Le Marché Citoyen devenu depuis Près de chez nous) et, de mon côté, je faisais partie de l’équipe des joyeux rédacteurs d’Ecoloinfo réunis par Anne-Sophie Novel (vive la vie associative / militante !).
Nous commençons tranquillement à prendre un café à la terrasse ensoleillée du Fumoir, parlons de la vie, de nos enfants… et aussi de nos projets professionnels. Il se trouve que Sébastien accompagne un de ses clients sur la nouvelle version de son site e-commerce afin de l’interfacer avec leur système de stock et de gestion : exactement l’un des chantiers sur lequel nous sommes avec Dominique pour le site de Pourpenser (dois-je également ajouter que je suis fan des créations de ce client et que je pense qu’il y aurait certainement plus d’un piste de coopération à creuser ? 🙂 ) !

Après un grosse heure d’échange, Sébastien a besoin de se poser pour travailler un peu. De mon côté, bien que je sois « en vacances », j’ai tout de même pris mon ordinateur 🙂 : nous voici donc à l’intérieur du café, bien au chaud sur une table accueillante. Vers 17h, mon fiston qui vient de terminer sa première journée de stage nous rejoint. Sébastien étant sage, il continue de travailler pendant que je prends un goûter (je suis resté très attaché à ce repas nuisible pour la ligne, mais tellement agréable pour adoucir les rapports humains).
Finalement, avant de nous quitter, Sébastien échange quelques mots avec le fiston : l’occasion pour le stagiaire de faire un premier compte rendu (sommes-nous ici dans le pro ou le perso ?).

Le lendemain, j’avais donc ce rendez-vous prévu 48h plus tôt avec Flora : « vers 10h du côté des Halles ». Finalement, Flora me propose de la retrouver dans les locaux d’Officience. Je prends avec plaisir ! Officience, je ne connais que de nom et pour être en contact via FB avec un des co-fondateurs Duc Ha Duong.

Arrivé sur place, je découvre un espace de co-working d’un type inhabituel et qui me parle à 100 % : Officience met ses locaux à disposition à toute personne qui porte un projet en résonance avec ses valeurs. En plein questionnement sur la création de tiers-lieux en Pays d’Ancenis, cela ne peut qu’enrichir l’actuelle réflexion (pro ou asso ?).
Belle surprise : Duc arrive juste après moi dans les locaux ! Nous convenons donc de prendre un petit moment pour discuter après le RDV avec Flora.

Avec Flora, nous nous suivons sur les réseaux depuis le projet de PlaceToB lancé par Anne-Sophie Novel lors de la COP21. J’avais alors eu la chance de participer à une émission radio animée par Stéphane Paoli en compagnie de Caroline Sost et des enfants de Living School.
Depuis l’aventure PlaceToB, Flora s’intéresse de près à ces adultes que l’on qualifie de haut-potentiel, zèbre, cygne ou surdoué et surtout à leur relation au bonheur. Elle me fait part de son parcours, de l’avancement de son projet, de ses souhaits et ses besoins.

A titre personnel, aussi dorée ou avenante qu’elle soit, toute idée de case me dérange, mais il me semble comprendre que le projet de Flora aborde ce point avec justesse. Je lui fais part de mes quelques remarques, idées, et l’invite à prendre contact avec une personne à laquelle je pense pour la partie édition. Encore une fois : comment qualifier ce moment passé ? Sommes-nous dans le pro, le bénévolat, l’amical ?
Ah… toujours cette question de cases !

A cette table où nous étions assis, Duc succède à Flora.
Je suis limite en mode groupie : le gars est un ancien ingénieur de chez Orange qui a quitté le gros navire pour monter sa SSII au Vietnam. En 2009, alors que la boîte commence à ralentir sa croissance (avec 150 salariés), il décide de repenser totalement le modèle de management. J’interroge Duc sur un groupe FB que j’ai rejoint un peu par hasard il y a quelques mois : les 100 barbares. Il m’en explique la genèse et le fonctionnement. Je comprends qu’à travers FB je n’ai aperçu que la partie visible de l’iceberg de cette communauté.

Les propos de Duc mettent de la grammaire sur une partie de mon quotidien et me donnent envie de consacrer plus de temps à expliquer comment nous travaillons chez Pourpenser, comment les frontières entre pro, asso et perso sont fines et perméables.

L’expérience de Duc me permet de visualiser un champ des possibles : oui, il est possible d’étendre ce modèle à des entreprises de taille plus importante.

Duc a un déjeuner à suivre avec un entrepreneur qui développe un modèle de kiosque à eau (j’avais compris kiosque chaos) permettant de créer de petites unités de traitement d’eau potable dans des pays émergents. Temps pour moi de reprendre la route et d’aller faire un petit coucou à mes amis de Kaizen Magazine.

Sur le chemin qui me mène de la rue du Caire à la rue Martel, je croise une sandwicherie kurde : galette réalisée devant nous, légumes frais, fromage frais. Un régal ! (voici l’adresse si ça vous fait envie !).

Kaizen a ses locaux dans un espace de co-working. Celui-ci est beaucoup plus grand que les espaces proposés par Officience et l’esprit n’est pas du tout le même : preuve qu’un même mot, pourtant supposé couvrir le même concept, ne suffit pas pour décrire la diversité de ces lieux.

Toute l’équipe est en réunion et je m’en voudrais de les déranger. Du coup, je me pose un peu sur un bureau libre, relève mon courrier, rédige quelques réponses, puis, comme leur réunion est toujours en cours, je laisse un petit mot et quelques douceurs à partager (quand on est gourmand…). Lors de ce moment dans les locaux de Kaizen : étais-je là en tant qu’abonné ? En tant qu’ami d’une partie de l’équipe ? En tant qu’éditeur de livres proposés sur leur librairie en ligne ? Ou bien, était-ce simplement Albert qui se promenait dans Paris ?

J’écris ce billet dans le train du retour et cette question reste entière : est-il utile, nécessaire de découper nos vies en tranches perso / pro / asso / loisir ? D’où vient ce besoin ? Je me demande également comment je pourrais tenir une sorte de comptabilité analytique de cela ? J’ai toujours du mal à passer en frais professionnels des choses qui pourtant, sont liés à mon métier. Peur du contrôle fiscal ? Peur de l’abus de bien social ? Oui, il y a certainement une part de cela. Une peur de ne pas réussir à faire comprendre à un agent de l’administration fiscale que ma vie est un tout. Peur que cette façon de voir la vie soit mal comprise par notre société actuelle.

Et pourtant… Bien que je ne crois pas que cette façon de traverser la vie convienne à tout le monde, je suis convaincu que bien des personnes seraient plus heureuses, plus équilibrées, plus en harmonie avec elles-mêmes si elles s’autorisaient à décloisonner leur vie et à passer de façon fluide d’une pièce à l’autre de leur existence.

En tout cas, c’est le cas pour moi depuis maintenant plus de quinze ans avec l’aventure de Pourpenser !

Partage à ton voisin !

Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot en parlaient en 2012 dans leur livre Vive la Co-Révolution et aujourd’hui l’économie collaborative fait partie de notre quotidien et montre ses multiples visages.

Alors que je recherche une solution technique pour faciliter la mutualisation d’un véhicule entre voisins, je découvre l’univers des plateformes d’échanges de service, de location, de prêt ou de co-voiturage de proximité.

Là, en quelques clics, j’ai de suite accès à 5 plateformes, du coup, laquelle choisir ?

A ce jour (8 février 2018), je n’ai pas trouvé d’article ou de comparatif pour m’aider. Cet article sera donc évolutif et coopératif : je l’enrichirai au fur et à mesure des commentaires que je recevrai et de mes propres expériences.

Commençons par les mentions légales et les intentions exprimées…

  • AlloVoisins : créé par Edouard Dumortier, Charles Cabillic et Ronan Le Moal en 2013, appartient à 2CED SAS basée à Nantes. Le site est hébergé en France par CTS Magic Online SAS.
    Principaux partenaires : Generali (pour les assurances)
    Mission : « Réseau social dédié à la consommation collaborative, qui propose de la location d’objets et services entre particuliers ainsi que l’achat/revente. Il se base, non pas sur « l’offre » mais sur la « demande géolocalisée ».
    Tout, ou presque, peut être recherché, puis loué ou acheté sur AlloVoisins. Au total, ce sont près de 120 catégories d’objets et services qui sont répertoriées. Encore plus simple que d’aller sonner chez son voisin, AlloVoisins permet en moins d’une minute d’activer l’ensemble de son voisinage online pour dénicher l’objet ou le service recherché. »
    Vie du site : dernier article en revue de presse, janvier 2018.
    (sources : espace presse et légal)
  • Proxiigen : créé par Franck Dechaume en 2008, est hébergé en France par OVH.
    Principaux partenaires : aucun cité
    Mission : « Comme dans la vie réelle, les arrangements se font en face à face, librement.
    Avec PROXiiGEN, il n’y a pas de transaction financière, pas de redevance cachée.
    100% gratuit, 100% militant! L’économie collaborative c’est bien, mais l’économie circulaire, libre et altruiste c’est mieux ! »
    Vie du site : sur le blog, le dernier billet d’actualité date de septembre 2017.
    (sources : conditions et à propos)
  • Sharevoisins : créé par Sébastien Falque, appartient à ShareVoisins S.A.S, basée à Paris 11e et hébergé en France par OVH.
    Principaux partenaires : Le groupe SOS est cité ici.
    Mission : « ShareVoisins est avant tout une plate-forme de mise en relation basée sur la confiance entre voisins. Les échanges que nous avons eu avec nos membres font ressortir que l’intérêt de ShareVoisins est de pouvoir allier l’utile à l’agréable près de chez soi. »
    Vie du site : Il semble surtout avoir été actif en 2015 et 2016 – dernier article de blog, 7 oct 2016.
    (sources : qui-sommes-nous et légal)
  • Smiile : créé par David Rouxel, appartient à TLAG S.A.S, basée à St Malo et hébergé en France par OVH. (ancien nom : « monptivoisinage.com »)
    Principaux partenaires : la liste est longue. Les assurances sont gérées par la MAIF.
    Mission : « Nous souhaitons faciliter les relations et les interactions entre toutes les parties prenantes de cet écosystème local : particuliers, producteurs et commerçants, villes, bailleurs sociaux et constructeurs, acteurs de l’économie collaborative… « .
    Vie du site : dernier article de blog du 5 février.
    (sources : qui-sommes-nous et légal)
  • Yoothy : créé en 2016 par Christophe Josse, appartient à Actiserv®, basée à Villeurbanne et est hébergé en France par OVH. (ancien nom : « auxservicesdesvoisins.com »)
    Principaux partenaires : pas de partenaires indiqués sur le site.
    Mission : « Ce réseau social apporte une vraie valeur ajoutée dans la mise en relation de confiance dans le but de faciliter la rencontre et de créer des liens sociaux pour les particuliers mais aussi pour les professionnels de proximité. YOOTTY a d’autres atouts comme la sécurité des paiements entre membre et la monnaie d’échange virtuelle le YOOTT pour s’entraider sans dépenser. »
    Vie du site : le dernier article de blog date de janvier.
    (sources : espace presse et légal)

Premières impressions :

Sur les 5 plateformes :

  • 2 semblent en sommeil (ShareVoisin et Proxiigen)*
  • 2 ont un partenariat avec des assureurs (Smiile et AlloVoisins)
  • 2 proposent le paiement en ligne, dont une avec une monnaie propre à la plateforme (AlloVoisins et Yoothy)
  • 1 est très orienté partenariats (Smille)
  • 2 ont adopté des noms plus sexy… peut-être pour aller à la recherche de capitaux ?
*Modif au 9/02/18 : mot reçu de Proxiigen « seul le blog est en « sommeil », mais le réseau proxiigen.com est bien éveillé Disponible partout en France notamment et auprès des Collectivités, municipalités partenaires et acteurs de l’habitat. »

Je me demande s’il se développe une solution open source ? (ami·e·s de Framasoft et des Chatons, me lisez-vous ? 🙂 ) car mine de rien, ces données de proximité, je trouverai intéressant de les héberger localement sur un serveur associatif par exemple…

A suivre pour une prochaine fois :

Un tour des CGU (notamment concernant l’utilisation des données) et des services proposés pour faciliter le suivi des prêts et échanges de service.

D’ici là, n’hésitez pas à me faire part de vos expériences 🙂

 

Credo

A toutes celles et ceux qui me demandent si je suis croyant…

 

Je crois en la joie et à la contagion de la bonne humeur.

Je ne crois pas au “bons” d’un côté et aux “mauvais” de l’autre.

Je crois qu’il y a des humains, tous autant imparfaits que nous sommes.

Je crois que nous sommes tous en chemin.

Je crois au besoin de ne rien faire, de se poser et contempler.

Je ne crois pas qu’essayer d’imposer quoi que ce soit “parce qu’on a raison et que c’est évident” fonctionne sur le long terme.
Ce qui rend la transformation difficile c’est justement parce que nous sommes humains et complexes. Le consumérisme fonctionne car il joue sur le désir plus que sur la raison.

Je crois que nous passons trop de temps à critiquer un système qui de toute façon se casse la figure et que nous avons beaucoup plus à gagner à montrer comment un futur riche d’interactions et matériellement décroissant serait épanouissant.

Je crois à ce lien invisible qui nous relie à toute chose et à tout être vivant : nous sommes poussières d’étoiles.

Je crois aux rêves et à l’inspiration.

Je crois en la magie de l’imprévu.

Je crois à la détermination, en l’action consciente, enthousiaste et engagée.

Lettre ouverte à Maurice Perrion, élu engagé.

Cher Monsieur Perrion,

C’est à l’homme engagé, au signataire de la charte des Zèbres que je m’adresse aujourd’hui.

En signant cette charte le 5 octobre 2015, vous avez démontré à quel point vous étiez à l’écoute des projets citoyens présents sur le territoire et à quel point ces projets étaient pour vous une manière efficace d’expérimenter de nouvelles formes de co-production de politiques publiques au niveau local.

Le 14 décembre 2017, 7 producteurs, 2 salariés, 24 entreprises et citoyens se sont réunis pour valider le passage en statut coopératif de la légumerie. Un outil de production et de commercialisation à même de fournir des légumes frais, locaux, issus de l’agriculture bio ou raisonnée aux cantines et autres structures de restauration collectives du Pays d’Ancenis.

Je fais partie de ces citoyens qui croient en ce projet : je me suis engagé à titre privé et à travers un club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire.

Aujourd’hui, le projet se retrouve en difficulté face à des politiques qui ne semblent pas comprendre ou qui minimisent l’intérêt économique, social et environnemental d’un tel projet.

Ainsi, la COMPA qui suit et connaît le projet depuis sa genèse en 2015 (la dernière rencontre avec les administrateurs de la légumerie a eu lieu le 5 janvier dernier) reporte, sans raison apparente, sa décision d’entrer au capital de la société coopérative. Du coup, cette frilosité rejaillit sur les communes qui ne voient pas pourquoi elles s’engageraient si la COMPA ne s’engage pas.

Plus encore, en retardant sa prise de décision, la COMPA met en difficulté des producteurs, des entrepreneurs et des citoyens qui ont donné du temps à ce projet d’intérêt général et qui, pour certains, ont avancé des fonds propres qu’ils ne reverront pas si le projet venait à s’arrêter dans cette phase d’amorçage.

Nous avons ici un projet local, économiquement viable, qui correspond parfaitement aux enjeux identifiés lors des états généraux de l’alimentation et qui ne demande qu’à se développer.

Je peux tout à fait comprendre que certains élus n’aient pas encore l’ensemble des clés pour comprendre l’intérêt de telles coopérations, mais ne peux pas croire à une volonté délibérée de saboter un tel projet et je suis convaincu que nous pouvons compter sur vous pour nous aider à les sensibiliser afin qu’une solution soit trouvée très rapidement, et au plus tard avant la mi-février.

Zèbrement vôtre,

Albert de Pétigny

 

Pourquoi je m’abonne à « La révolution du sourire »…

 

Dans la multitude des sujets qui m’intéressent il y en a deux que j’aime souvent mettre face à face :

  • Notre relation à l’autre et à notre environnement proche.
  • Le développement des technologies.

Alors que les technologies nous permettent d’échanger plus facilement que jamais, nous voyons à nos portes l’exclusion et le repli identitaire. Les choses vont tellement vite que les outils sont utilisés sans que nous ayons eu le temps d’intégrer la complexité des changements qu’ils induisent.

Aujourd’hui, les algorithmes connaissent mieux nos habitudes que nos proches… et que nous-même parfois. Ceci dit, si un algorithme n’a pas de conscience, il a un but, et ce but est défini par un ou des humains.

Cela fait plusieurs années que j’échange et suis les projets de Mathieu Coste. Au fil des discussions, j’ai pu constater à quel point Mathieu était passionné (encore plus que moi !) par ces questions. Passionné au point de bâtir un projet allant au delà même de ces préoccupations.

ChezNous le projet lancé en 2012 a pris du temps à décoller. L’avantage c’est qu’il repose sur des bases conceptuelles fortes.

Aujourd’hui, ChezNous propose de soutenir le développement de leurs actions en prenant un abonnement. 5€ par mois pour soutenir la réflexion autour de nos usages et le développement de projets concrets.

Une utopie n’est pas l’irréalisable mais l’irréalisé.
Je suis heureux de pouvoir participer à ma hauteur à la transmutation d’une utopie en projet.

 

Problème arithmétique ou politique ?

Nous avons en France environ 28 000 000 d’hectares de surface agricole utile (SAU).
La population française est d’environ 67 000 000.
Avec 5 hectares, un maraicher tel que le GAEC des 4 chemins à Pannecé (44) fourni des légumes variés sur un rythme hebdomadaire à quelques 300 personnes.
Ce ratio demande donc environ 1 200 000 hectares pour fournir en légumes bio la totalité de la population française, soit moins de 5 % de la SAU.
Aujourd’hui près de 6 % de la SAU est en bio.
Pourrions-nous imaginer avoir  5 % de la SAU sur du maraichage local ?

Ramené à une petite ville de 9 000 habitants, cela signifierait 150 hectares pour une trentaine de fermes maraichères, soit environ 90 emplois.

Sans parler d’engager dès demain une révolution à l’échelle de l’ensemble du territoire, est-ce que des communes pourraient s’engager dès aujourd’hui sur une voie telle que celle-ci, juste histoire de montrer qu’il est possible de manger sainement, pour un prix raisonnable et en maintenant de l’emploi local ?

Qui peut me dire si le problème est dans mon calcul, dans un manque de volonté politique ou ailleurs ?