Marcher, papoter et agir avant l’effondrement ?

Ce 12 mars plus d’une centaine de marches pour le climat étaient organisées en France. Sur Ancenis-Saint-Géréon, à l’appel d’un groupe de jeunes, nous organisions avec les ami·e·s de Campanule et d’autres volontaires une nouvelle marche, après la première en décembre 2018.

Mais à quoi sert tout ça ? Un ami me demandait l’évolution que je ressentais entre 2018 et 2022. Quelques mots à ce sujet…

2018 a marqué le début des grandes marches pour le climat en France.
4 ans plus tard, et après une dizaine de marches un peu partout en France, pouvons-nous dire que les choses ont vraiment changer ?

Entre temps, il y a également eu la convention citoyenne pour le climat entre 2019 et 2020 avec 150 citoyen·ne·s tiré·e·s au sort, plus de 6 mois de travaux et au final un document de 460 pages avec 149 propositions concrètes autour de 5 grands thèmes : se nourrir, se loger, travailler et produire, se déplacer, consommer.

Avons-nous vu des mesures concrètes se mettre en place ? Ah si, l’interdiction des cotons tiges…

Je ne peux que comprendre le raz-le-bol, la colère ou l’épuisement de nombreuses personnes très impliquées sur ces questions depuis de nombreuses années.

Nous pouvons également comprendre que l’épisode covid que nous traversons ralentit certaines actions.

Mais comment expliquer les 2,7 % du temps de parole des candidats à la présidentielle sur les questions écologiques ? Alors même que 1400 scientifiques appellent les candidats à la présidentielle à « sortir des discours de l’inaction », que le second volet du 6e rapport du GIEC lance un avertissement très sérieux sur les conséquences de l’inaction et que les sondages donnent l’environnement comme la 3 ou 4e priorité.

Sommes-nous obligés d’en arriver à un effondrement économique ou politique pour observer une récession et donc une baisse drastique de notre empreinte écologique ? Est-ce que les premières vraies baisses de l’utilisation des carburants fossiles seront dues aux embargos vis à vis de la Russie ? Sommes-nous à ce point drogués aux énergies fossiles que seule une guerre peut nous réveiller ?

J’aimerais tellement croire que non.

Aujourd’hui, l’actualité internationale me fait mal. Elle a même tendance à me paralyser et j’ai besoin de moments comme ce 12 mars pour me montrer que là, autour de moi de belles choses se mettent en place et que nous sommes nombreuses et nombreux à porter des actions, même si c’est compliqué.

Localement, nous pouvons nous réjouir d’avoir depuis juin 2020 sur Ancenis-Saint-Géréon une équipe municipale maitrisant parfaitement les questions d’écologie et de transition. Une équipe à l’écoute des projets citoyens, associatifs et entrepreneuriaux visant à réduire notre empreinte écologique et à renforcer le lien social.

Nous avons la chance d’habiter sur un territoire riche : tant sur le plan de la diversité humaine que sur les écosystèmes présents.

Regarder la grande image est important, essentiel même, mais n’oublions pas que nos vies sont ici et maintenant et qu’ensemble nous pouvons beaucoup.

Lorsque tout s’écroule véritablement, il n’y a plus le temps de papoter.

D’un autre côté, je continue de penser que tant que nous pouvons préparer au mieux des ilots résilient/résistants cela fait toujours ça de gagné pour accueillir celles et ceux qui ne peuvent plus que fuir.

Oui, l’humain est ainsi fait qu’on ne réagi souvent qu’au pied du mur. Ceci étant, avant d’y arriver de multiples positions et actions sont possibles.

Dans cet « avant », peut-être est-ce à chacun·e de trouver ce qui lui convient le mieux pour éviter d’avoir trop mal. En ce qui me concerne mes outils sont les mots et les actions de construction.

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En lien : article de Ouest-France sur la marche de ce 12 mars à Ancenis-Saint-Géréon – Un grand merci à David et Frédéric de Campanule, à Jihuassa France et Youkool’gang pour l’ambiance musicale, au Collectif Ambassadeur Culturel Lycéen, à Vélo Taf Pays d’Ancenis, au Collectif Anti Déchets Ancenis Saint géréon, au Théâtre Quartier Libre, à la Ville d’Ancenis-Saint-Géréon.

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