2021… Et si nous passions massivement hors-GAFAM ?

Pour commencer l’année, je vous propose 2 videos que je trouve intéressantes pour mieux comprendre le danger des GAFAM et les alternatives possibles.

Il y a 7 ans déjà je parlais de réduire ma dépendance au GAFAM. Depuis 7 ans les alternatives se sont multipliées et il est aujourd’hui beaucoup plus facile d’effectuer techniquement la bascule.

Avec la crise COVID, les usages en distanciel se sont développés en 2020 et des solutions libres et ouvertes comme Nextcloud, BigBlueButton ou Mastodon ont gagné en popularité. Mais nous sommes loin d’un raz de marée : des appli comme Drive, Zoom, Instagram ou WhatsApp sont nettement plus populaires.

Le contrôle de nos données numériques semble être quelque chose de très abstrait pour beaucoup d’entre nous.

En décembre 2020, le magazine Kaizen a sorti en partenariat avec Zenika un hors-série spécial « Numérique responsable » où de nombreuses pistes sont proposées.

Couverture du hors-série Kaizen-Zenika

A côté de ça, je vous invite également à la lecture du livre « Contre l’alternumérisme » de Julia Laïnae et Nicolas Alep qui proposent une démarche encore plus radicale.

N’hésitez pas à mettre en commentaire de ce billet vos réactions suite au visionnage de ces videos.

Pour des légumes en liberté !

Assez régulièrement, je me retrouve à expliquer pourquoi je me méfie des plateformes hégémoniques qui nous fournissent des services et des contenus, souvent de façon gratuite ou pour un prix qui nous semble tout à fait raisonnable.

Je ne nie en rien les services et la facilité d’accès à ces outils qui nous permettent de trouver un magasin, de partager des documents, d’échanger avec des amis ou des inconnus, d’écouter de la musique, de regarder des films, d’acheter des biens difficiles à trouver, de se faire livrer un petit plat…

Au delà de la concentration de données sur les serveurs de quelques très grosses entreprises (et des risques de manipulation évidents), ce qui me gêne, c’est le système dans lequel nous nous enfonçons et les croyances du genre “c’est trop compliqué de faire autrement” qui se mettent en place.

Quelquefois, lorsque j’essaie d’expliquer ça, la personne en face me dit “mais arrête de me faire culpabiliser”. Loin de moi l’idée de jouer cette carte. Non, j’essaie simplement — peut-être maladroitement — de partager du questionnement.

Il faut bien comprendre que, techniquement, les grandes solutions de plateformes sont le plus souvent basées sur des technologies libres et ouvertes associées à quelques briques fermées et brevetées et, à la base de l’internet, il y a beaucoup d’intelligence collective et de biens communs.

Comparaison n’est pas raison, mais voici un petit tableau auquel j’ai pensé pour essayer d’expliquer le cheminement du “tout plateforme” vers le “contributif” en le comparant à l’approvisionnement en légumes frais.

Pour mes légumes…Pour mes données numériques…
J’achète mes légumes en grande surface sans trop regarder la provenance.J’utilise les plateformes qui se présentent à moi et qui proposent un service qui me plaît.
J’achète le plus souvent bio ou local, et de saison, et j’évite les grandes surfaces.J’évite les GAFAM&co, mais j’ai quand même quelques comptes ouverts, parce que c’est super pratique.
Je privilégie les achats bio, locaux et de saison chez un producteur que je connais.Mes emails sont stockés sur mon ordinateur ou un hébergeur que je connais. Mes réseaux sociaux sont libres et décentralisés. Je connais des hébergeurs tel que le réseau des CHATONS .
Je cultive mon jardin avec des plants et des graines que me donnent des amis ou que j’achète auprès de producteurs que je connais.J’ai monté mon propre serveur et j’héberge mes données sur des outils logiciels libres et open source. Je contribue financièrement à la création de nouveaux outils.
Je cultive mon jardin en partie avec des graines issues de mes récoltes et avec celles que j’achète ou récupère ailleurs. Je troque, partage ou revends mes graines et mes plants.J’ai monté mon propre serveur et j’héberge mes données sur des outils logiciels libres et open source. Je contribue financièrement et avec mes compétences (linguistiques, design, développement…) à la création de nouveaux outils.

Bien souvent, nous ne sommes pas dans une case ou une autre. Je peux cultiver mon jardin et aller quelquefois en grande surface “parce que c’est super pratique” (d’autant que toutes les grandes surfaces ne se valent pas).

Je ne dis pas que chacun devrait cultiver son lopin de terre, mais je pense que s’il y avait plus de maraîchers autour de nous, que ce métier était plus valorisé, nous mangerions mieux et nous serions moins nombreux à être tentés d’aller vers une grande surface.

Ce que je cherche à partager dans tout ça, c’est qu’il est sain de se poser des questions, sain de chercher à apprendre, sain d’aller vers ce que l’on ne connaît pas.

Derrière cela, il y a également la question de la société à laquelle nous aspirons. Il me semble qu’une société diverse, riche de ses différences ne peut se satisfaire d’algorithmes contrôlé par quelques multinationales.

Note :
Ce billet n’aurait pas existé sans les rencontres et le parcours geek qui est le mien depuis les années 90. Je pense notamment aux rencontres d’Autrans fin des années 90, début 2000. A l’apport d’initiatives telles que l’AFUL, l’APRIL ou Quadrature du Net. Dédicace toute spéciale à l’équipe de Framasoft qui nous invite à cultiver notre jardin depuis quelques années. Merci à toutes ces personnes qui s’investissent ainsi pour une vie numérique plus sobre et plus inclusive.

Big data, vie privée, intimité, biens communs et démocratie…

Un grand merci à Timothy Duquesne, auteur de « l’avenir des pixels est entre nos mains » de m’avoir signalé cette video d’Aral Balkan.

Oui, c’est en anglais, oui, ça dure une heure…
mais c’est passionnant.
Il commence doucement avec Facebook, Google… puis il nous parle de design, de biens communs et de démocratie.

Des sujets qui résonnent parfaitement avec mes pensées du moment, alors que je travaille sur #leprojetfou saison 3.

A lire également :
Ce billet sur Framablog
Cet article autour du design dans le libre sur le blog de Marie et Julien

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Dans cet article Julien, du blog Marie & Julien, apporte d’intéressantes pistes de réflexions pour l’amélioration du design des logiciels libres et l’intégration des designers dans les équipes projet.

Source : Le design dans le libre : pistes de réflexion – MARIE & JULIEN