Petit à petit je quitte FB et TW…

Ma première connexion à l’Internet remonte à l’été 1994, c’était à l’époque avec FranceNet et il m’avait fallu envoyer une copie de ma carte d’identité pour avoir mes codes. Vingt ans plus tard, j’écrivais dans ce billet que j’allais réduire ma dépendance aux GAFA : je ne pensais pas que la dépendance à Facebook serait aussi forte.

Mine de rien, les outils que sont Twitter et Facebook nous permettent d’échanger de l’information comme jamais nous ne l’avons fait. D’accord, il y a bien des plateformes comme Diaspora* (j’utilise l’instance Framasphère proposée par Framasoft), mais nous nous retrouvons vite entre geeks et autres illuminés des alternatives. C’est très sympa, mais j’ai aussi envie d’échanger avec des personnes plus éloignées de ma bulle.

Et là, fin 2016 est apparu Mastodon que je commence à utiliser depuis cette semaine via l’instance Framapiaf (encore merci Framasoft !).

Du coup, je me dis que ça peut être possible : cette plateforme décolle vraiment vite et nous commençons à voir la presse généraliste en parler (Figaro, 20 Minutes, Libé…)

Et pour celles et ceux que ça intéresse de creuser un peu plus le sujet, voici 3 videos :

En moins de 4 minutes clair et concis, en français :

En 7 minutes, assez complet, en anglais :

En 30 minutes, avec pas mal de digressions, en français :

Ce nouveau monde qui ne demande qu’à naître…

Cette prise de parole de Valarie Kaur m’a rappelé cette phrase d’Antonio Gramsci sur les crises, les monstres et ténèbres.
Ce n’est qu’en prenant conscience et en acceptant la situation que nous pourrons la transformer.
Oui, respirons, crions si cela nous soulage, mais laissons nos peurs de côté, et ensemble accouchons de ce monde plus juste qui ne demande qu’à naître.

Merci à mon amie Sandrine Roudaut d’avoir partagé cette video plus tôt dans la matinée et de m’avoir permis de découvrir ainsi le parcours et l’engagement de Valarie Kaur (notamment son projet Revolutionary Love).

Oui Sandrine, tout cela résonne parfaitement avec ton livre « Les Suspendu(e)s ». Ce cri du cœur parle fort et juste.
Merci à toi sœur de sens.

Le jour où j’ai réalisé…

Mon amie FB Gabriele Holzweg a partagé cet article du Réseau d’Etude Décoloniales (le RED) qui me touche tout particulièrement.

En tant qu’homme, blanc, né dans une famille catholique, résidant dans mon pays de naissance, marié, père… J’ai bien conscience d’appartenir à plus d’un titre à des groupes majoritaires qui imposent leur point de vue depuis des décennies/siècles. Des groupes qui ont modelé la société à leur convenance.

Pourtant, à l’intérieur de chacun de ces groupes, je me sens régulièrement à titre personnel fragile et minoritaire.

Mais qu’est-ce que ce sentiment comparé à ce que peut ressentir au quotidien une personne qui appartient dès le départ à une minorité ?
Même avec une capacité d’empathie importante, j’ai conscience d’être très en-deça de la réalité du ressenti.

Ce n’est qu’en lisant les témoignages de femmes, de jeunes de banlieue, d’exclus, d’hommes noirs, d’immigrés… qu’en échangeant aussi souvent que possible avec d’autres humains, aussi divers et variés que je peux effleurer cette réalité qui n’est pas la mienne.

Après plusieurs années de lectures et de rencontres, je me rends compte qu’il y a encore beaucoup à faire.

A ce jour, je reste convaincu qu’au delà de toutes nos différences, la reconnaissance et l’acceptation de notre humanité commune, nous sauvera.

Pour aller plus loin, en tant qu’humains, nous nous sommes accordés des privilèges sur les autres espèces et sur l’ensemble du vivant qu’il est maintenant temps de revisiter.

Source : Le jour où j’ai réalisé qu’être blanche me donnait des privilèges… – Réseau d’Études Décoloniales

Ralentir pour mieux mourir

Sentir notre corps ne plus obéir, ne plus répondre à nos besoins est une épreuve difficile.

Devoir ré-organiser sa vie parce qu’un proche a besoin de nous est un choix compliqué.

Il y a plusieurs années, je me suis retrouvé à accompagner mon père sur les derniers mois de sa vie. Pas facile de prendre le choix d’une maison de retraite alors que je savais que l’idéal aurait été qu’il puisse continuer à vivre chez lui ou proche de nous.

Aujourd’hui je connais plusieurs personnes qui, pour accompagner une personne malade ou âgée, doivent ainsi repenser leur vie le temps de quelques mois ou de plusieurs années.

La société dans laquelle nous vivons aujourd’hui n’est pas tendre avec celles et ceux qui ralentissent, surtout lorsque ce ralentissement n’a pas fait l’objet d’un choix et se trouve précipité par les événements.

Il n’est pas non plus toujours facile d’accepter la maladie et d’en parler autour de soi. Pas toujours simple non plus de trouver le ton juste pour échanger avec celles et ceux que l’on perçoit ainsi en difficulté.

Il y a des vies plus simples que d’autres. Mais il n’est pas de vie sans mort.
Prendre le temps d’échanger sur la fin de vie n’est jamais du temps perdu.

 

Sommes-nous en état de voir les solutions existantes ?

SplitShire, by Daniel Nanescu

SplitShire, by Daniel Nanescu

 

De nombreuses solutions existent, mais sommes-nous en état de les saisir ?

Depuis quelques temps, autour de moi, je sens poindre en parallèle une belle espérance et une profonde fatigue, proche de l’épuisement.

De par mon métier, j’ai la chance de sillonner un peu la France, de rencontrer et d’échanger avec de nombreuses personnes qui, depuis plusieurs années, portent des projets porteurs de solutions, cohérents économiquement, respectueux des écosystèmes et humainement enrichissants.

De tels projets, vous en trouvez à foison : dans des livres tels que Ils l’ont fait et ça marche, Ils changent le monde ou chez des éditeurs tels que Rue de L’Echiquier, Yves Michel, ou dans la collection Domaine du possible chez Actes Sud, des films comme Demain, Solutions locales pour un désordre global, En quête de sens ou des sites comme On passe à l’acte ou Ecoloinfo (liste très partielle).

Côté magazines, Kaizen, We Demain, L’âge de faire, Feminin Bio, Alternatives Eco (actuellement à la recherche de financements) ou Terra Eco (actuellement à la recherche d’un partenaire) sont également – chacun dans leur registre – d’excellentes sources d’information et d’inspiration.

Jamais, dans l’histoire de l’humanité, nous n’avons eu accès à autant de savoirs, de compétences techniques et de facilités à transmettre savoir-faire et connaissances.

Il y a encore 10 ans, nous pouvions encore nous dire « Où sont les solutions ? ». Aujourd’hui, celui ou celle qui pense ça ne regarde simplement pas au bon endroit.

Aujourd’hui, la question devient : « Pourquoi ces solutions ne sont-elles pas adoptées plus largement ? »

Dans un récent billet, Cyrille de Lasterie commence par : « J’ai atteint un tel niveau d’exaspération politique que j’ai l’impression d’être au bord du burn out »

Cette impression, il m’arrive de la partager, et surtout, je la croise de plus en plus souvent lors de mes rencontres avec d’autres porteurs de projets.

Alors oui, je connais bien la définition de la crise donnée dans les années 1930 par Antonio Gramsci, mais, n’en déplaise à certains, l’histoire ne se répète pas et j’aime à croire qu’il est possible d’éviter le pire.

Le pire serait sans doute de nous endormir, d’oublier de nous réveiller lorsque celles et ceux qui ont le plus à perdre d’un changement de paradigme verrouillent ou pervertissent petit à petit chaque option de changement possible.

Et ne tombons pas dans le piège de la querelle : nous quereller ne fait qu’entretenir le chaos ou, dans le meilleur des cas, maintenir le statu quo (pendant que l’horloge continue de tourner…).

Plus une personne pense qu’elle a à perdre, plus sa résistance sera forte. Nous ne réussirons rien de pérenne et d’équilibré si nous ne prenons pas soin d’inclure ceux qui aujourd’hui profitent à fond d’un système qui arrive en bout de course.

L’inverse est vrai : nous réussirons un modèle de société pérenne et équilibré si nous prenons soin d’inclure ceux qui souffrent directement de ce système qui arrive en bout de course.

Ils nous traitent comme du bétail, ou comme de simples variables d’ajustement perdues entre les cellules C4 et Y260 d’une feuille de calcul ?

Soyons plus futés, plus humains qu’eux : traitons-les en humains. Allons à la rencontre de ces hommes et de ces femmes shootés au pouvoir. Sortons du tête-à-tête et proposons un cœur-à-cœur.

De notre côté, n’oublions pas nos objectifs. Arrêtons de prêter attention à chaque chiffon rouge qui s’agite devant notre nez. Continuons à créer des ponts entre des projets qui mettent le lien social et le respect du vivant au centre de leur modèle.

Mettons l’accent sur ce qui nous relie et, si Umberco Eco disait que « chercher un ennemi est une tendance universelle », Nelson Mandela avait compris par l’expérience que : « Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé. »

Plus que jamais ayons conscience que nous sommes tous, à notre niveau, porteurs de solutions.

 

 

Nous sommes une belle nation dans un état schizophrène…

noussommesCette phrase résonne en moi depuis quelques jours et je me dis qu’elle résonnera peut-être ailleurs.

Lorsque je parle de nation, j’en prends la définition faite par Ernest Renan dans sa conférence en 1882 :

« Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L’une est dans le passé, l’autre dans le présent. L’une est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs ; l’autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. »

« L’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. »

Oui, nous sommes une belle nation : nous partageons des valeurs telles que l’égalité, la liberté, la fraternité. Notre histoire est riche d’hommes et de femmes qui ont marqué leur temps par leurs écrits, leurs découvertes, leur imagination et leur talent. Notre nation est multiple, accueillante, composée et fertile. l’Histoire en témoigne.

J’écris état, mais je pourrais sans doute écrire Etat.
Car, oui, notre état est schizophrène.

Nous devons une grande partie de notre confort quotidien à l’exploitation sans vergogne des ressources naturelles et au travail d’ouvriers sous-payés à l’autre bout de la planète.

Une partie de notre richesse nationale vient de la vente d’armes et de l’exportation de centrales nucléaires dont personne ne sait à ce jour gérer les déchets et qui incite à l’exploitation de l’uranium.

Nous acceptons que l’argent que nous plaçons dans les banques serve à financer des armes ou la déforestation.

Nous ne voyons pas d’inconvénient majeur à ce que les principaux médias de notre pays appartiennent à des vendeurs de luxe ou de canon.

Nous laissons des personnes à la rue alors qu’il existe des locaux vides.

Nous tolérons des écarts de salaire entre des personnes à compétences égales uniquement parce qu’elle sont de sexe différents.

Bien entendu, cette liste est loin d’être exhaustive.

En tant que nation, où est la cohérence entre nos valeurs et nos actions ?
Quel est aujourd’hui notre projet commun ?

Ce 16 novembre, le Président de la République, a annoncé vouloir changer la constitution.

Soit ! Allons-y ! mais alors profitons-en pour y mettre du sens, de la cohérence.

Et pendant que nous y sommes, pourquoi ne pas associer les citoyens à la révision (ou à l’écriture) de cette constitution comme le propose Raquel Garrido ?

 

Et vous, que faisiez-vous ce week-end, après le 13 novembre ?

Je sors d’une bulle…

Vendredi soir, j’étais sur Paris, tranquillement à l’abri, assis sur un canapé après une belle journée de ventes et de rencontres sur le salon Marjolaine lorsque j’ai lu les premiers tweets mentionnant les explosions à St Denis et les fusillades au cœur de la capitale.

Sidération, colère, profonde tristesse, pensées pour les morts et leurs familles. Je vois également apparaître le hashtag #porteouverte et mon cœur se réchauffe. Mais aucune envie de réagir à chaud.

Quelques minutes plus tard, j’entendais les sirènes et les hélicoptères. Des sons qui m’ont accompagné jusqu’à ce que le sommeil gagne la partie.

Le lendemain, je n’avais qu’une envie : rentrer à la maison, retrouver mes enfants, serrer dans mes bras celle qui partage ma vie, prendre du temps avec mes proches et célébrer la vie dans ce qu’elle a de plus simple. J’y ai cru quelques heures. Vers 10h, le salon annonçait sa fermeture : les deux derniers jours du salon étaient annulés, nous allions démonter et reprendre la route.

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Finalement, vers 15h le samedi, la préfecture a laissé aux organisateurs la responsabilité d’ouvrir ou fermer pour le lendemain et la SPAS (la société organisatrice du salon Marjolaine) a choisi de maintenir l’ouverture et de renforcer la sécurité aux abords du lieu d’exposition.

Avec Aline, nous étions partagés entre retrouver nos proches ou rester une journée de plus. Ce questionnement était celui d’un bon nombre d’exposants, d’autant que rien ne garantissait que la préfecture n’interdirait pas la manifestation au dernier moment le dimanche matin.

« Acte de résistance » ou « Recueillement » ?

Je n’avais pas le cœur à vendre. Le cœur à partager, à échanger, oui. Mais pas à vendre. Je trouvais même indécent l’idée de vendre. J’étais psychologiquement, émotionnellement en état de deuil.

D’un autre côté, « la vie continuait », un sentiment de culpabilité s’insinuait chez ceux qui quittaient le salon, quelques tensions naissaient entre exposants.

« Restons, c’est un acte de résistance » disaient les uns. « Soyons honnêtes, oui, nous proposons un autre modèle de société, mais ici, ça reste quand même un vaste supermarché« , « alors, restons, mais ré-inventons cette journée de dimanche » disaient d’autres, « Il n’y aura qu’une poignée de visiteurs » pensait la majorité.

Finalement, chacun prit sa décision en conscience, en fonction de ses impératifs et nous nous sommes donnés rendez-vous pour le dimanche matin.

Une journée étonnante

Dès 10h, une centaine de visiteurs commençaient à patienter pour l’ouverture des portes à 10h30.

C’était maintenant une évidence : le salon ouvrait. Rapidement, avec quelques amis, nous avons ré-organisé l’espace : certains stands étaient vides, il était plus cohérent de nous rassembler, même si les plans affichés n’étaient pas respectés. (pour l’anecdote, un ami a même profité de l’occasion pour « braquer » le stand d’une banque).

Avec Aline, pas plus que la veille, nous n’avions le cœur à vendre, mais nous étions là. Aline avait le cœur à dessiner et je l’avais à discuter, à comprendre pourquoi j’étais ici alors que j’avais envie d’être chez moi.

Je me suis donc installé sur une petite table, à l’ancien emplacement de notre stand, et sur notre nouvel espace, Aline accueillait les personnes qui souhaitaient en savoir plus sur nos livres, le jeu Emotions Monstres nous a même étonné en sortant un tirage d’une synchronicité particulière.

A ma petite table je buvais mon thé, discutais et donnais « Se changer les idées », ce livre co-écrit à 40 mains, imaginé avec Aline et Dominique suite aux événements de janvier.

Petit à petit, en échangeant avec les visiteurs, simplement, de cœur à cœur, en leur demandant pourquoi ils étaient venus ici ce dimanche matin au lieu de se retrouver avec des amis pour se promener dans les rues ou s’installer dans un parc, j’ai pris conscience de l’importance de l’impact d’un rendez-vous tel que Marjolaine pour eux :

  • La majorité avait de toute façon prévu de venir, et ces personnes ne voulaient pas se laisser dicter leur conduite par des actes terroristes.
  • Plusieurs personnes m’ont dit qu’elle venaient pour rencontrer les exposants : nous sommes des personnes qui incarnons concrètement le changement auquel elles aspirent (il y a peu de revendeurs sur ce salon, principalement des producteurs et des artisans).
  • D’autres ne venaient que pour les conférences et les ateliers (à nouveau le besoin de rencontres et échange).

Au fur et à mesure de ces discussions, j’ai retrouvé le sens d’être présent en ce lieu, avec ces personnes. En début d’après-midi j’ai délaissé ma petite table et j’ai rejoins Aline et l’ensemble des livres que nous proposions.

Les échanges ont continué tout au long de la journée, j’ai repris goût à présenter nos livres, à raconter l’histoire de la maison. Par moment, de façon fugace je percevais encore l’incongruité d’être là mais une parole, un sourire de visiteur, me rappelait que, oui, ma place ici était juste.

Bien entendu, j’aurais également été à ma place chez moi, à échanger avec mes enfants, à tenir la main de ma bien-aimée.
Bien entendu, nous aurions pu – avec l’organisateur et l’ensemble des exposants – donner une tonalité différente à cette journée de dimanche (un ami avait évoqué l’idée d’emmener tous les légumes restants pour une maxi disco-soupe).
Mais au final, je n’ai aucun regret. Nous avons passé des moments riches, des moments d’humanité partagée. Et même si, par moment, il pouvait y avoir un échange commercial, celui-ci n’était pas la finalité de l’échange.

Ces deux journées ont été comme une bulle hors du temps. Je n’ai pas écouté la radio, pas lu les journaux, juste lu les tweets le vendredi soir puis, les jours suivants entendu les témoignages des exposants qui étaient dans le 10e et le 11e.

Ce lundi, je reprends pied avec le reste du monde. Ce midi, nous étions sur la place de la mairie pour la minute de silence. A la maison, j’écoute à nouveau les informations. Tant de questions, tant de choses à dire…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mondes parallèles…

Crédit photo : Put ‘em up par Dave Meier

J’ai reçu ce matin un courriel qui m’a beaucoup touché, extrait :

Ce n’est pas du tout que je ne crois plus en rien, mais simplement j’ai parfois l’impression qu’il y a des mondes parallèles au sein même de notre société

Touché car il pointe du doigt des questionnements qui font mon quotidien.

Nous vivons tous, chacun à notre niveau, dans des bulles.

Ces bulles peuvent-être individuelles, familiales, tribales, professionnelles…

Ces bulles sont bien souvent indispensables à notre équilibre, elles nous permettent de nous retrouver, de nous rassurer.

Au sein de ces bulles, des connecteurs, des tisseuses de liens. Des personnes qui naviguent de bulle en bulle, qui ont à cœur de comprendre le point de vue des autres et de le traduire afin de permettre l’échange.

Ces connecteurs, ces tisseuses de liens peuvent être enseignants, infirmières, journalistes, conducteur de bus, artistes, restauratrices… Ce sont avant tout des personnes curieuses de l’autre et ouvertes sur le monde et sa complexité.

Certains interconnectent les bulles à travers des projets citoyens dans leur commune, d’autres s’engagent pour un mandat politique local, d’autres vont écrire des livres, des articles ou tenir un blog. Mais toutes ont à cœur de permettre une meilleure compréhension du monde.

Alors, oui, il y a de nombreux mondes parallèles dans notre société. Mais heureusement, il existe également de nombreuses personnes qui cherchent à créer des passerelles.

 

 

Netflix, la création et l’agriculture bio…

Depuis quelques semaines le nom de Netflix tournait, tournait… et aujourd’hui, ça y est : impossible d’allumer sa radio, de regarder un écran sans tomber sur le nom de cet acteur qui va sans aucun doute modifier la donne en terme de diffusion audiovisuelle.

netflix

J’avoue, je n’ai pas encore fait le tour de la question, mais le peu que j’ai lu à propos de Netflix et des réactions que je lis/entends ne me disent rien de bon.

J’ai l’impression que cette entreprise ressemble à un Amazon dans sa démarche : offrir à l’utilisateur une prestation de très bonne qualité en dessous de son coût réel pour conquérir des marchés et assécher la concurrence.

Effectivement, en temps que client, c’est difficile de résister (et nous allons encore avoir droit au couplet « les consommateurs sont irresponsables ») mais aujourd’hui, qui fournit le contenu à Netflix ? Si les éditeurs de contenu regardaient un peu plus loin que le bout de leur nez, ils verraient qu’ils sont probablement en train de nourrir un géant qui pourrait bien fragiliser durablement un ecosystème fragile.

Internet est (était ?) une magnifique opportunité de redistribuer les cartes : de permettre la création de liens directs (ou presque) entre ceux qui sont à l’origine des contenus et ceux qui les recherchent.

Au lieu de cela, nous assistons depuis quelques années à une hyper-concentration, à des plateformes de diffusion/distribution qui analysent les vues et vous propose « le contenu qui vous plaira ». J’ai peur que tout cela nous même rapidement vers une grosse crise du financement de la création (déjà que ce n’est pas facile…).

Il faut du temps pour permettre à des petits acteurs de s’organiser, du temps, un peu d’argent et de grosses compétences en terme de coopération et de gestion de projet. Cela demanderait sans-doute un accompagnement important, mais que souhaitons-nous ? de grosses fermes type agriculture intensive ou bien une multiplication des agriculteurs bio ?

On fait le point dans 5 ans ?